Une inspiration du vivant

En permaculture, s’inspirer de la nature pour concevoir nos systèmes de demain est ce que certains appellent la bio-inspiration.

En pleine conception de son système paysager pour s’adapter aux changements climatiques, notre ferme s’inspire donc des dynamiques végétales et animales. Pour le végétal, l’arbre est sans aucun doute notre principal allié et la forêt notre principale source d’inspiration.

Au niveau du règne animal, nous avons eu l’immense chance d’accueillir sur une parcelle de la ferme il y 3 ans, une famille de castor. Celle-ci transforme peu à peu son milieu de vie en zone humide, prouesse exceptionnelle à 1000 m d’altitude, sur un tout petit ruisseau en montagne sèche.

Nous leurs avons donc cédé cette parcelle, afin d’éviter qu’ils ne soient dérangés par nos chiens de protection le temps qu’ils s’établissent. Et quel résultat! Cette année, nous avons même eu notre première couvée d’oisillons de canard colvert, c’est dire !

signal-2022-02-22-11-04-00-897-2

Nous avons donc identifié chez le castor notre second allié vis à vis du réchauffement climatique. Tout d’abord pour sa faculté à trouver les endroits clés pour construire ses ouvrages avec le minimum d’énergie sur la plus grande surface possible, et pour cette faculté à utiliser les courbes de niveau.

Ensuite, parce qu’il trogne les arbres et stimule ainsi les dynamiques mycorhiziennes, qui contribuent à diffuser l’eau des ruisseaux plus loin dans les parcelles. Il crée et étend ainsi des milieux endomycorhizien  (celui des feuillus humide), qui progressent ainsi vers les hauteurs et font reculer le milieu des résineux (ectomycorhizien), qui avec le réchauffement climatique ont tendance à s’étendre. Ces résineux offrent des forêts peu propices à la vie car acides, avec un travail du sol très superficiel car les racines sont peu plongeantes et enfin avec des arbres très inflammables donc favorisant l’extension des incendies.

Nos amis les castors amènent ainsi des solutions faciles à mettre en œuvre, dont les effets se font sentir en seulement 3 années ! (il est rare que l’homme arrive à faire aussi bien en si peu de temps).

Le castor était encore présent dans tous nos cours d’eau il y a une centaine d’année, contribuant à leur équilibre et à ralentir la progression de l’eau de source vers la mer. Leur disparition a probablement amplifié le phénomène de changement climatique, tout comme de drainer et supprimer nombre de haies, d’abandonner les trognes, de perdre la matière organiques et le réseau mycorhizien qui l’accompagne etc.

Il est temps de célébrer et stimuler leur retour!

En Californie, il est LA stratégie des politiques pour lutter contre les incendies qui ravagent leur territoire.

Pour en savoir plus :

https://www.geo.fr/environnement/comment-les-castors-aident-a-lutter-contre-les-incendies-en-amerique-du-nord-202205

Une vidéo qui en parle:

Histoires de castor, un webinaire avec :

.

Hervé Covès, d’Arbre et Paysage 32, Koridori

Raphaël Quesada, Association Nord Isere LO Parvi

Marco Forconi, éleveur du GAEC de Montlahuc

Suzanne Husky, exposition Les leçons du peuple des marécages, St Fons

La presse en parle aussi!

Si vous lisez jusqu’au bout, vous verrez qu’ils sont passés chez nous…

Numerisation_20240416-5-aspect-ratio-1700-2218 Numerisation_20240416-6-aspect-ratio-1700-2203 Numerisation_20240416-8-aspect-ratio-1700-2233 Numerisation_20240416-10-aspect-ratio-1700-2218
Numerisation_20240416-4-aspect-ratio-1700-2172 Numerisation_20240416-7-aspect-ratio-1700-2112 Numerisation_20240416-9-aspect-ratio-1700-2213

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.<– C’est Marco là, en haut du Serre d’Huche, le petit mont qui surplombe Montlahuc

Retour en haut de la page