Le Végétal

La nature qui nous entoure...

Notre ferme se situe à la confluence de 3 milieux climatiques (Vercors, méditerranéen et continental) qui nous offrent une flore incroyable de diversité, avec des terres qui ont la chance d’avoir toujours eu des animaux pour les entretenir, bien que les pratiques culturales n’aient pas toujours été des meilleures.

Comme toutes les terres agricoles de France, les nôtres ont subit quelques remembrements liés d’une part à l’exode rural entraînant une déprise agricole, liés d’autre part à l’industrialisation après-guerre des pratiques. Des haies ont disparu, des milieux se sont refermés et lorsque les forêts ont repoussé, ce sont d’abord les pins qui sont apparus en masse.

Nous avons tout de même cette immense chance d’habiter un territoire avec une grande biodiversité qui nous permet de ce fait, d’avoir un grand potentiel de résilience.

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Malgré cela, les effets du réchauffement climatique se font de plus en plus sentir ces dernières années, que ce soit le climat plus doux en fin d’hiver avec les arbres qui redémarrent plus tôt et subissent les gelées tardives, ou bien les sécheresses d’été, l’omniprésence du gui sur les pins, les sources qui diminuent dangereusement, le vent du nord bien plus fréquent asséchant d’autant plus les sols… bref, comme chaque partie du monde, nous ne sommes pas épargnés.

Il y a donc un besoin d’évoluer, entre ce qu’il se faisait avant et ce que l’on peut faire maintenant.

C’est ainsi que l’hydrologie régénérative, s’immisce positivement dans notre design permacole, prenant tout son sens. Ces « gros travaux » que nous mettons en place ne sont pas les seules actions possibles car il y en a plein, des petites actions, qui complètent d’une autre manière l’impact positif de notre gestion des sols et du végétal.

Alors parlons grande culture et pratique du sol !

La gestion de nos cultures:

Fut un temps, le labour dans le sens de la pente était pratiqué. Méthode très pratique et tellement efficace pour avoir de bons rendements et des cultures propres, mais qui laisse filer l’eau plus vite et détruit les micro-organismes du sol. Aujourd’hui il est largement prouvé qu’un des grands enjeux de notre époque est la séquestration des gaz à effet de serre, dont les sols constituent le premier lieu de stockage. C’est ce que l’on appelle la méthode 4 pour 1000.

Effectuer un meilleur travail du sol ou un non travail du sol dans un premier temps : éviter le passage des machines et amender en bois déchiqueté pour éviter le tassement, amender aussi en fumier et éviter le surpâturage pour favoriser la pousse des végétaux et donc les micro-organismes du sol. Ces micro-organismes sont naturellement heureux chez nous, grâce à de nombreuses zones humides qui favorisent leur développement tout comme celui des champignons. Mais il est toujours bon de les stimuler afin d’accroître encore leur effet positif!

Dans un second temps, adapter nos cultures : nous plantons ici du sainfoin plutôt que de la luzerne, entre autre parce qu’il est plus favorable pour les pollinisateurs, mieux adapté à notre climat et a un effet plus positif sur la santé de nos bêtes grâce aux tanins. Nous favorisons globalement les cultures pérennes plutôt qu’annuelles, que l’on peut faire en plus pâturer au printemps pour une meilleure pousse, et à l’automne pour économiser du foin. Nous avons par ailleurs la chance d’avoir déjà beaucoup de fruitiers, de peupliers, prunelliers, tilleuls et autres arbres à fleurs appréciés des pollinisateurs. Alors nous continuons à en planter pour augmenter encore l’effet positif de leur présence (plus d’insectes = plus d’oiseaux et de mammifères = plus de diversité = impact écologique exponentiel)

Les cultures que nous faisons ici sont quasiment toutes pour nos bêtes. Nous avons abandonné les céréales car les conditions sont trop compliquées pour nous (entre autre avec la forte présence des sangliers) mais nous faisons encore parfois de l’orge ou du triticale. Nous essayons par ailleurs de redévelopper la semence de « sainfoin une coupe », bien mieux adaptée à nos milieux montagneux ou aucune deuxième coupe n’est envisageable, et qui permet par ailleurs de ne travailler le sol que tous les 6-7 ans au lieu de tous les 3 ans. Cette semence est en voie de disparition car elle n’est pas rentable dans la plupart des endroits, alors le plus simple est de la faire disparaître. Encore un peu de biodiversité en moins, ce contre quoi nous résistons.

La gestion de nos haies:

Nos ruisseaux et nos cultures sont bordés de haies, présentes depuis des années. Différentes essences principalement des saules, des érables, des frênes et des peupliers.

Nous commençons depuis quelques années à entretenir ces haies en y faisant des trognes.

Trogner, c’est couper l’arbre régulièrement au même endroit afin qu’il repousse depuis la trogne. Cela permet de garder des branches plutôt droites et pas trop grosses. Nous nous en servons d’une part pour nourrir nos bêtes qui vont manger les feuilles, puis nous récupérons les grosses sections pour en faire du bois de chauffage, et les plus petits bouts nous servirons à faire du broyat pour nos plantations.

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