L’élevage

Le rôle de l'animal

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Sur cette ferme d’élevage historiquement à viande et diversifiée récemment en laitier, nous sommes plusieurs à être arrivé.e.s végétarien.ne.s. Certain.e.s le sont encore, d’autres non.

Alors comment et pourquoi être végétarien.ne et travailler dans une ferme d’élevage ?

Cette ferme n’est pas qu’une ferme d’élevage où notre but serait juste de produire de la viande. Nous vivons dans une zone de montagne sèche, zone pauvre qui ne permet ni grandes cultures, ni maraîchage. L’animal y est le meilleur moyen pour l’homme de valoriser le végétal existant, comme dans les zones désertiques où les peuples vivent grâce à leurs petits troupeaux.

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Au début des années 1900, notre territoire était florissant, permettant d’accueillir des centaines de personnes sur la commune. Et puis l’exode rural, le remembrement, l’exploitation des forêts… maintenant notre sol est appauvri et ne nous offre guère d’autre solution que l’élevage.

Un troupeau entretient les milieux (c’est ce que l’on appelle le pastoralisme), les chemins, prévient les incendies en mangeant les herbes avant qu’elles ne sèchent, fertilise le sol… c’est un allié précieux de biodiversité sur un territoire, et d’autant plus lorsqu’il y a plusieurs espèces car elles mangent différentes plantes, métabolisent différemment les aliments, ne sont pas sensibles aux mêmes parasites etc. Diversifier les espèces, c’est permettre à nos terres de ne pas s’épuiser et à nos bêtes d’être en meilleure santé.

Nos animaux

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Nos brebis préalpes

 

Ce petit ruminant est présent en Drôme depuis des siècles, et sur notre ferme depuis sa création. Bien qu’espèce fragile, demandant beaucoup d’attention et de soin, les brebis valorisent les pâturages en se contentant de peu. Elles sont particulièrement efficaces sur notre estive, pleine de falaises, où elles sont capables de se promener pour aller manger le moindre petit brin d’herbe. Leurs déjections sont appréciées des insectes, eux-mêmes adorés des oiseaux.

Avec le retour du loup, la fragilité de cette espèce se fait sentir plus que jamais, cela nous demande de nous adapter quotidiennement et d’accepter la part de la nature.

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Nos vaches galloway

 

Plus gros ruminant, les vaches permettent une diversification sur nos terres, ne mangeant pas la même chose que les brebis et digérant les parasites auxquels les brebis sont sensibles. Elles nous facilitent la vie, avec des parcs plus simples à faire, aucun soin à prévoir ni aide au vêlage.

Les vaches ont un métabolisme qui digère particulièrement bien l’herbe, valorisant d’autant mieux cette ressource pour la rendre à la terre en un fertilisant prêt à l’emploi.

Avec le réchauffement climatique, les terres s’appauvrissent, les gros ruminants tels que les vaches seront peut-être voués à disparaître sur notre territoire. En attendant, elles sont là et font un bon travail!

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Nos chèvres anglo-nubiennes

 

Rien de mieux que des chèvres pour valoriser nos espaces pauvres et embroussaillés! Si l’on parle de la valorisation des terres par les brebis, les chèvres sont encore hors catégorie dans cet exploit. Nous les mettons sur des terres où nous ne mettions plus les brebis depuis des années et nous pouvons compléter leurs parcours puisqu’elles ne mangent pas du tout la même chose.

Encore un moyen de diversifier, tant au niveau du rôle écologique (taille naturelle des arbustes, fertilisation des sols et prévention incendie), que de l’activité et la production puisque nous passons d’un élevages exclusivement à viande, à un élevage aussi laitier.

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Nos chevaux de « plein de races »

 

Encore et toujours ce rôle de diversification avec une espèce en plus telle que les chevaux. Mais pour ces amis de longue date des humains, il n’est pas question de viande ou de fromage, mais de travail.

Deux activités sur la ferme: d’une part les balades à cheval et les cours d’équitation avec un rapport très fin à l’animal. Pour le plaisir, le bien-être et la découverte de l’animal.

Et puis il y a l’élevage et le dressage de chevaux de trait (atelier en création). Quelques exercices déjà de traction animale avec la plantation de patates par exemple ou le ramassage de pierres, mais globalement nos terrains ne sont pas vraiment adaptés car très pentus. On tâtonne en ce sens, mais en attendant on pourra en fournir à d’autres paysans, et c’est déjà bien!

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Nos chiens de protection ou de troupeau

 

Éléments que l’on oublie souvent dans notre élevage puisqu’ils ne représentent pas une activité en soi. Pourtant ils sont ô combien présents dans notre quotidien!

Il y a d’une part nos chiens de protection (de race Patou, Kangal ou encore Cao de Gado transmontano), qui servent à la protection des troupeaux contre le loup. Ils sont élevés avec les brebis ou avec les chèvres, et habitués à l’homme pour éviter tout accident. De sacrés gros chiens!

Et puis il y a nos chiens de troupeau, qui nous servent à mener les bêtes d’un parc à l’autre. Border Collie, Beauceron ou Berger d’Auvergne, chacun son caractère bien différent, mais la même excitation au travail qu’il faut canaliser!!

Pour en connaître plus sur le rôle des animaux:

Cette vidéo d’une demi-heure est une des 5 vidéos d’un reportage Arte appelé « Roots », qui va à la rencontrent d’agricult.rice.eur.s pour comprendre leur relation à la terre, et identifier à quel point les bonnes pratiques agricoles sont la clé de notre avenir.

Cette vidéo traite de la place de l’animal dans une exploitation.

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