Vision, valeurs et gouvernance

La vision, les valeurs

Ce projet est né d’une envie d’incarner dans la matière les pensées d’acteurs de l’association l’EpNS. A cette époque en 2013, le contexte climatique et géo-politique était différent d’aujourd’hui et aucun d’eux (Thierry mis à part) n’était agriculteur. (voir l’histoire)

La vision globale du projet à sa création fit émerger toutes sortes d’idées idéalistes prêtes à se confronter à l’expérimentation de la mise en pratique. Cette vision de fond, basée sur les valeurs fondamentales de chacun.e, est celle que l’on porte encore aujourd’hui:

  • faire vivre un territoire
  • incarner le faire ensemble et développer une ferme en collectif
  • expérimenter une agriculture permacole
  • expérimenter le 3e monde*
  • servir de site pilote et d’expérimentation pour faire progresser autant que possible le monde agricole
  • développer un art de vivre
  • être en accord entre nos idées et nos actes
  • devenir autonomes

Tous ces points sont des idéaux visés que l’on garde en tête durant tout notre chemin. Mais s’ils sont des buts, nous aimons souvent nous rappeler que le chemin est plus important que le but à atteindre.

*3e monde: trouver un équilibre entre le monde des peuples racines et le monde moderne, prendre le meilleur de chacun, faire se rencontrer les mondes.

 

Comment concrètement mettre en application ces valeurs au quotidien?

Il y a d’une part l’Être (incarner le « faire ensemble », développer un art de vivre en collectif…) et il y a d’autre part le Faire (faire vivre un territoire, expérimenter une agriculture permacole, devenir autonome…)

C’est ainsi qu’a émergé notre gouvernance nous permettant d’expérimenter l’être-ensemble et s’organiser pour le faire-ensemble, et qu’ont été entamés les premiers pas d’une transition vers une agriculture permacole et autonome.

Pas à pas, nous célébrons les transformations que vit notre ferme.

La gouvernance

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S’il n’existait que 6 zones au début de la permaculture allant de la maison (en zone 0) à la nature que l’on laisse sauvage (en zone 5),  l’expérience a fait se rendre compte aux permacult.eur.rice.s que s’il n’y avait pas l’humain à prendre en compte avant son habitat, le système n’était pas résilient. Tout comme sur la pyramide des besoins de Maslow ou ceux de Virginia Anderson et de bien d’autres, il y a avant tout le bien être physique et moral de l’humain s’il veut pouvoir se réaliser.

C’est ainsi qu’est apparut la zone 00 et la permaculture humaine avec elle. En communication transformative nous appelons cela premaculture: ce qu’il y a avant la permaculture.

Alors si l’objectif est que chaque personne puisse se sentir à sa place afin d’exprimer le meilleur potentiel de lui-même au service du bien commun dans lequel il évolue, au sein du collectif composé d’autres humains comme lui, quelle est la recette miracle?

Il n’y en a pas.

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En revanche, nous pouvons partager notre tambouille personnelle.

 

Recette du GAEC pour une équipe épanouie:

 

  • permettre à chacun.e de s’exprimer dans le respect et la bienveillance, et donc s’offrir des espaces pour y parvenir

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Pour ce faire, nous mettons en place deux réunions par semaine; un espace où tout le monde peut s’exprimer et être écouté, qu’il.elle soit wwoffeu.se.r, salarié.e, de passage ou associé.e. Il y a d’une part un grand besoin de s’organiser pour fonctionner à plusieurs, surtout sur une organisation aussi complexe que celle d’une ferme d’élevage multi-espèces et permacole. Elles permettent aussi d’aborder des sujets de réflexion, d’amélioration du système ou de choix stratégiques. Mais ces réunions débutent toujours par une météo. Connaître le temps qu’il fait dans le monde de chacun.e, savoir ce qu’il.elle a vécu dans sa semaine, son week-end et comment il.elle l’a vécu, mais aussi parfois régler les conflits qu’il peut y avoir avec quelqu’un.e, partager quelque chose de difficile que l’on vit, accueillir l’autre dans ce qu’il traverse; la météo est un moment important de nos réunions.

Il nous arrive aussi de faire des veillées, petites réunions extra le soir, permettant d’aborder plus en profondeur des sujets en particuliers afin d’élaborer une vision commune, trouver des solutions ou célébrer ensemble.

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  • être soi-même dans une posture juste, dans une volonté de s’épanouir ensemble et faire grandir ce projet comme nous-même

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Cette ferme et ce territoire que l’on nous a confié, ce village dans lequel on vit, cette famille que l’on a choisit d’intégrer… c’est ce que l’on appelle un projet de vie. Là où la frontière est poreuse entre vie privée et vie professionnelle, cela demande un engagement total de sa personne dans le respect de ses propres limites et de celles des autres, dans le respect de ses envies ou des aléas de la vie… Il nous est offert l’opportunité d’exprimer nos besoins, d’être capable de prendre le relais lorsque quelqu’un.e en a besoin, d’accepter nos faiblesses comme celle des autres, de trouver notre équilibre, à condition d’être capable de prendre du recul, d’accepter la critique constructive et la remise en question, d’être capable de ne pas laisser l’émotionnel nous emporter ou le mental nous brouiller la vue. C’est un travail de tous les jours, dans lequel nous avançons seul.e, porté.e par le groupe. Ici, nous sommes tou.te.s à la même enseigne puisque nous sommes tou.te.s associé.e.s, hors-mis notre salarié et nos wwoofeu.se.r.s, ce qui garanti aussi une implication totale.

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  • s’offrir si besoin une intervention extérieure afin de nous aider à régler un conflit

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Nous évoquons régulièrement l’envie de reprendre cette habitude, perdu depuis quelques années, et puis le temps passe et nous oublions de le faire. Nous avons nombre de personnes qui passent nous voir et participent à nos réunions, et cela nous offre déjà un regard extérieur. Nous nous sommes aussi peut-être améliorés dans la gestion des conflits et en ressentons moins le besoin, dans une équipe que l’on trouve en santé. Mais nous savons qu’il existe cette option, si un jour un conflit venait à cristalliser.

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  • célébrer!

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Il se peut que l’on sous-estime le pouvoir de la célébration, qui permet de faire un pas de recul du guidon dans lequel nos têtes sont vissées et célébrer le chemin parcourut! La route est longue, sur le chemin personnel ou collectif, sur celui de l’idéal permacole que l’on aimerait avoir déjà atteint. Célébrer ensemble chaque amélioration, évolution ou apprentissage que l’on a vécu est un moyen de ne pas nous décourager malgré les difficultés que l’on vit parfois, les frustrations de ne pas aller assez vite et aussi loin que l’on voudrait. Les choses prennent du temps, planter un arbre et savoir qu’il profitera pleinement aux générations futures. Accepter où l’on en est et le célébrer.

Amener de la joie, de la poésie et de l’amour dans ce pour quoi on œuvre.

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